Il y a des voyages plus courts que d'autre. [finit]

Hitako boitait. Thélador avait essayé par tous les moyens de le soigner, de le soulager… Mais cela avait peine perdue. Sa jambe ne guérissait pas, et il finissait par devenir fou à être cloitrer dans un box.

Il était trop tard pour le soigner… Il était trop tard pour le sauver.

Thélador s'était levé tôt, il l'avait bouchonné avec une attention toute particulière. Puis, il l'avait sortit. L'encourageant de la voix, il le guida hors du village, et ensemble ils marchèrent un long moment. Se callant sur le pas boiteux de son compagnon Thélador regarda le paysage changer jusqu'au moment où ils arrivèrent dans une longue étendue herbeuse.

Thélador avait fait halte ici, déposer ses affaires au pied d'une pierre, et avait détaché Hitako. Celui-ci commença immédiatement à brouter, s'appuyant sur ses trois membres valides et laissant parfois filer un hennissement douloureux quand le quatrièmement effleurait le sol.

Le soleil avait commençait à ce lever, et l'homme avait commençait à masser le cheval… Combien de temps ? Thélador n'aurait sut le dire. Aujourd'hui, le temps ne lui importait plus…

Puis il avait prit une puissante inspiration, et était allé chercher les fleures empoissonnées qui mettaient fin à la vie de son étalon. Il les avait choisit avec soin, pour leur effet rapide, et indolore.

Il avait tendu la paume au cheval.

-Mange petit frère … Mange…

Et le cheval s'était exécuté. Avec le cœur lourd, Thélador lui avait caressé le chanfrein alors qu'il l'avait sentit mâcher les petites graines toxiques.
Comme prévu, l'effet fut rapide. Hitako avait ployé les genoux en premier et s'était allongé sur le flanc, la respiration calme, et les yeux qui déjà voilés.

Thélador s'était assis à côté de lui, avait posé sa main sur son encolure et l'avait caressé, lui fredonnant les berceuses de son enfance pour l'accompagner jusqu'au bout… Puis, Hitako avait cessé de respirer… Et sous la main de Thélador les muscles s'étaient figés. Pourtant celui-ci continua longtemps à le caresser… Il lui peigna même les crins, comme on maquille un mort pour le rendre présentable pour la mise en terre.

Refusant de laisser la dépouille de celui qui l'avait mené jusqu'ici à la merci des charognards, il avait commencé à creuser la terre meuble à coup furieux de pelle.
Enfoncé, soulever, jeter. Il répétait ses gestes, toujours et encore, jusqu'à ce que la sueur se mêle aux larmes et l'inonde… Des heures s'étaient écoulées, et sans écouter les gémissements de son dos ou la douleur des cloques qui commençaient à lui couvrir les mains, il avait enfoncé, soulevé, et jeté.

Enfin la fausse avait été assez profonde pour contenir le corps entier du cheval. Thélador s'était essuyé le front, avait jeté la pelle et était retourné auprès du corps sans vie d'Hitako. D'une geste cérémonieux, il lui avait prélevé une large mèche de crin qu'il avait ensuite noué à la garde de son épée, pour ne jamais oublier le prix de sa faiblesse…

Puis, il s'était changé en taureau pour pousser la dépouille d'Itako jusque dans la tombe. Il garderait à jamais le bruit mou du corps sans vie qui s'écrase contre la terre humide. Et puis encore : Enfoncer, soulever, jeter.

Quand enfin Hitako avait entièrement disparut sous la terre, Thélador s'était agenouillé; Il n'avait prié aucun Dieu… Simplement essayer de graver l'image de son ami, pour ne jamais l'oublier.

-Nos chemins ce séparent ici petit frère. Que le temps me donne l'occasion de me pardonner… Galope bien, dans tes près verts…

Puis il s'était levé, avait reprit ses affaires. La bride pendante à l'épaule, le cavalier repartit pour le village. Plus seul que jamais. Plus triste que tout.

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