SANGLANT FACE A FACE<-- Euh... c'est obligé? [pv Eileen]

Il faisait doux. Le vent frais de ce premier jour, que dis-je, premier soir de printemps soufflait avec insistance, balayant mes cheveux sombres qui semblaient prendre un malin plaisir à se rabattre sur mon visage. Je coinçais tant bien que mal ces fichues mèches rebelles derrière mes oreilles en grognant. Mes pas me guidaient presque inconsciemment vers la plage, un lieu tranquille... Tant que les rayons brûlants du soleil d'été ne s'y abattaient pas. Lorsque la chaleur devenait éprouvante, les gens avaient une fâcheuse tendance à se rassembler en nombre sur le front de mer, ce qui avait pour don de me hérisser. Les gens. De petites choses méprisables, pour la plupart.

Je m'approchais peu à peu du bord de l'eau. Je me tint debout pendant quelques minutes, dans un silence à la limite du recueillement, observant d'un œil vague le ressac lécher le bout de mes sandales. Puis, retrouvant soudainement mon dynamisme, je dénouais les lacets de cuir qui enserraient mes chevilles avant d'ôter mes chaussures. Je trempais la pointe de mon pied gauche dans l'eau salée, dessinant un légère onde circulaire qui fut vite effacée par l'arrivée d'une vague, et frissonnai. Brrr. Elle était glacée. Tant pis. Je m'avançais de quelques pas, jusqu'à ce que l'eau m'arrivât au niveau des genoux. Le ressac éclaboussait le bas de ma tunique, qui m'arrivait à mi-cuisses. Un léger bruit me fit lever les yeux. Un crissement. Quelqu'un marchait sur le sable. Non loin de moi, le soleil couchant éclairait la silhouette d'une jeune fille. Elle semblait venir vers moi. Mais... Je ne la connaissais pas. Et... Elle... Elle venait du côté d'Edelweiss. Prise d'une peur soudaine, je me retournai brutalement. Mais non, personne ne se trouvait derrière moi.

C'était donc vers moi que venait cette jeune inconnue ? Hm. Bizarre. Je la fixai, la laissant approcher. Présence hostile ou sympathique demoiselle ? Je n'allais pas tarder à le savoir.

La fille de l'Akame avait l'air mélancolique de celle qui fait une pause dans une vie de cruauté. Intriguée par cet étonnant personnage, je m'approchai d'elle. Néanmoins je restai à une distance respectable, sur mes gardes. Bon. je ne pouvais pas rester plantée là, ce serait idiot. J'engageai la conversation:

-Bonsoir... Si je puis me permettre, qui êtes-vous et d'où venez-vous?

Je continuai, car la fille ne faisait pas mine de répondre:

-Je n'ai aucune mauvaise intention. Mais si vous en avez, sachez que je sais me défendre.

Charmante entrée en matière. Je maudis mon manque de tact.
Attendant une réponse, je regardai vers le large, songeuse. Qu'est-ce que je risquai avec elle? Peut-être qu'elle était une proche de la reine d'Akame... Peut-être qu'elle allait me tuer. *Et alors? au pire, je n'ai qu'à m'enfuir.* C'était vrai, mais néanmoins, je restai méfiante envers cette inconnue. Si je me fourrais dans les ennuis aujourd'hui... Ce serait trop bête.

« Je n'ai aucune mauvaise intention. Mais si vous en avez, sachez que je sais me défendre. »

La fille eut un sourire glacial qui m'aurait fait frissonner si je ne m'étais pas retournée vers le large juste à ce moment-là. Que de souvenirs près de la mer ... Oui, je suis une vraie sentimentale, mais passons sur ce détail, car je sentis deux traits froids se poser sur ma peau

« Tant mieux pour toi. Moi, j'en ai... Reste à voir dans quel camp tu es. »

Doucement, je me retournai. Je plantai mon regard bleu dans celui de mon interlocutrice si étrange...
Ouille... c'est qu'elle avait l'air beaucoup plus vieille que moi, cette bergère... Son air innocent m'avait bien trompé, et voilà qu'elle voulait se battre... Et avec moi, en plus! Moi, je ne voulais surtout pas me battre, et encore moins aujourd'hui, aussi je levai la main et abaissais ces poignards menaçants pointés sur moi.

"Pourquoi se battre? Je sais tout comme toi que tu n'es pas de l'Akame... Et quant à moi, je peux te le dire: je suis de l'Edelweiss. Si tu me tues, n'auras-tu pas du remords? Mon image agonisante ne te hantera-t elle pas jusqu'à la fin de tes jours? Réfléchis bien avant de commettre un acte que tu regretteras tôt ou tard.

Bon, tout était dit, maintenant restait-il à voir ce qu'elle déciderait de faire... Quelque chose me dit que je n'allais pas tarder à devoir sortir mon propre poignard..

Edit by Eileen : Ma couleur c'est darkslategrey.

Houlà, t'y vas pas un peu fort, Eileen?!
Pour un peu j'étais morte de trouile!!!

Bon, tout était dit, maintenant restait-il à voir ce qu'elle déciderait de faire... Quelque chose me dit que je n'allais pas tarder à devoir sortir mon propre poignard..

La fille rangea l'un de ses poignards avec un soupir excédé, puis elle appuya doucement sa dague contre mon cou. Houlà. C'est qu'elle ne rigolait pas, celle-là. Je devais sûrement avoir le regard plein d'appréhension néanmoins, je restai muette.

« Ecoute-moi bien, idiote. De un, je suis d'Akame. De deux, je sais bien que tu es d'Edelweiss, y'a que vous pour raconter des sottises pareilles. De trois... Hm, non, je n'aurais pas de remords et je me fous de ton image, aussi agonisante soit-elle. Et de quatre, c'est tout réfléchi. J'ai pas envie de te tuer, hein, quand même pas. Mais crois-moi, toi t'as pas envie de me connaître. »

Aïe. J'étais tombée sur un plus folle que moi. Je ne pensais pas que c'était possible, mais cette fille venait de me prouver le contraire. La fille en question recula d'un pas et me regarda avec un drôle d'air indifférent. Quelque chose qui couvait dans son regard me dit que je ne m'en sortirais pas indemne.
J'avais raison. Soudain, elle fondit sur moi avec une vitesse stupéfiante, et je sentis deux traits de feu sur ma jambe. Tant pis. Ce n'était pas le moment de s'apitoyer sur mon sort. Narquoise, la simili-bergère me lança:

« T'as pigé, poupée ? Ta vie ne vaut rien à mes yeux. Je pourrais t'achever en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. »

Elle ramena une mèche derrière son oreille. J'eus l'impression de me voir dans un miroir rien qu'un très court instant, puis je vis que son sourire sadique ne l'avait pas quittée.


« Mais on s'amuserait moins, tu ne penses pas ? »

Je ne perdis pas une seconde et me jetais sur elle. Si j'avais été renard, je l'aurais lacérée de mes griffes. Mais je n'étais qu'une pauvre humaine, armée seulement d'un ridicule cure-dents... Je frappai vers la nuque. Elle esquiva. Vers le flanc cette fois. Touché. Nos cheveux virevoltaient en tous sens, comme si nous exécutions une étrange danse sanglante. Elle avait le regard déterminé, déterminé à blesser plus qu'à tuer, mais à en finir quand même. Totalement immorale. Un peu comme moi.
Je pouvais être tellement horrible quand je m'y mettais...
Le sang volait. Tout se passait au ralenti. Mes blessures me lançaient cruellement. La vie n'était qu'un tourbillon de violence.
Encore un coup. Dans le vide. Je me retournais soudain, pour apercevoir derrière moi...

OOps, désolée Eileen c'est un de mes gros défauts je fait du power gaming...
Je me retournais soudain, pour apercevoir derrière moi...
En fait, je ne vis rien. Mais je le sentis, ça oui. Une lame froide s'enfonça dans mon épaule et puis je ne la sentis plus. Enfin mon épaule parce que la douleur je la sentais bien =. Et même très bien... La bergère-dont-je-ne-connaissais-toujours-pas-le-nom se planta en face de moi. Je l'avais touchée. On voyait sur son visage de la douleur. Sur le mien aussi je pense.

« C'est bon, espèce de petite putain ? T'as eu ce que tu cherchais ? Tes pitoyables discours sur les remords n'ont pas l'air de te faire beaucoup d'effet, à toi non plus. »
Zut. Maintenant elle était en colère. Enfin plus qu'avant. Et elle n'avait pas l'intention d'abandonner. Mais je savais que je ne faisais pas le poids de toute façon. Elle avait surement plus de vingt ans et moi à peine quinze. De plus elle avait mal. Tout en me maudissant pour ma lâcheté,ma robe bleue tachée de sang, je la regardais dans les yeux. C'étaient des beaux yeux, mais si durs...
Et puis je me mis à chanter. Un chant sombre et guerrier, plein de notes sourdes.
Invisibilité.
Sans faire le moindre bruit, je courus sur la plage, sautant par-dessus les vagues afin de ne pas éclabousser le silence, je parvins derrière un amas de rochers. Mais bon, c'était le seul du coin, ce n'était pas bien compliqué de me trouver... Je m'assis et constatai avec horreur que la jeune-fille-cruelle-au-regard-d'acier ne m'avait pas loupée. Mon épaule m'élançait, et ma tête se mit à tourner. Des images de sang, de tortionnaires déguisées en bergères, et de regards d'acier tourbillonnèrent dans ma tête. Je m'évanouis. Et j'arrêtais de chanter. Je n'étais plus invisible. Ce fut la dernière pensée qui me traversa l'esprit. Et puis le noir, beaucoup de noir.