Je ne suis pas une proie ! [Pv Thélador + 2]

Les chiens étaient partis. Pas bien loin il est vrai, ils avaient simplement trouvé une autre cible, elle aussi réfugiée dans un arbre. Un homme.

« Tout va bien ? Pouvez vous descendre et courir ? »

Il devait hurler pour se faire entendre, ces stupides chiens ne se taisaient pas. Descendre ? Sûrement. Courir ? Eileen ôta sa main de sa cheville avec un sourire ironique. C'était déjà moins sûr. Elle ne pouvait pourtant pas attendre juchée là-haut jusqu'à ce que les molosses rentrent d'eux-mêmes. Quoique... Pourquoi pas ? Elle se réprimanda intérieurement. Quelle idée ridicule.

« Vous... » tenta-t-elle de répondre, sa voix couverte pas les aboiements.

La jeune femme se racla la gorge et reprit avec plus de force, la voix montant dans les aigus :

« Vous pensez vous en sortir comment ? »

Cela ne répondait pas vraiment à la question qui lui avait été posée. Tout simplement parce qu'elle ne savait pas vraiment et détestait ne pas savoir. Et détestait encore plus faire savoir qu'elle ne savait pas. Tendant l'oreille en vue d'une quelconque réponse, elle s'avança sur la branche, testant ses appuis. Bon. Elle n'était pas bien haute. Malgré sa cheville plutôt amochée, la réception devrait se faire sans trop de problèmes. Après cela, il faudrait courir. D'accord, courir, mais pour aller où ? Et... Comment distancer les chiens ? Pas la peine non plus de risquer sa vie. L'homme dans l'arbre était armé, lui, il pouvait se défendre, pas elle. Il avait tenté d'abattre, ou du moins d’assommer ces chiens à l'aide de cailloux. Une fronde, probablement. Restait à espérer qu'il ait encore assez de munitions en sa possession. La tortionnaire fixa celui qui l'avait plus ou moins tirée d'affaire tandis que la branche sur laquelle elle s'avançait commençait à plier. Inutile d'aller plus loin. Elle fixa le sol d'un regard neutre. Fléchit les coudes. Et puis non, elle ne pouvait pas sauter, elle allait se faire déchiqueter.


« Parce qu'eux, en tout cas, courent plus vite que moi ! »

Une jeune femme au pas sourd et aux yeux aveugle de souffrance venait de s’engouffrer dans les rues de la citée le jour du marché d’Akame. Marchant d’un pas décidé, regardant devant elle, la jeune brune observa un vendeur de pomme d’un regard soudain, et sans demandé, se fit le plaisir de se servir une pomme volé sur le comptoir sans que le vieil homme n’eut pu s’en rendre compte trop absorber a appelé le client à venir voir ses belles pommes fraiche du matin. Croquant a pleine dent dedans, Shanni reprit sa route, remontant vers le château, en direction des écuries où son fidèle Typhon l’attendait fièrement, préparé par un écuyer maladroit ne servant a rien d’autre qu’à faire son travail. La jeune conseillère avait une tache particulière à accomplir aujourd’hui : on avait raconté à sa reine qu’un vieux fou vivant dans une demeure abandonné dans les Landes du royaume, et ne payer jamais ses impots se croyant protéger par sa horde de chien malin et considérait comme dangereux ayant surtout fait rire au éclat Rowena qui en avait ordonné à Shanni d’aller régler le problème comme il se doit. Montant sur le dos de son fidèle cheval, elle prit le galop au grès du vent quittant rapidement le village pour s’engouffrer dans les Terres d’Akame : les Landes étaient à une heure ou deux de routes d’ici au grand galop.

Les Landes, un lieu abandonné de vie mais possédant une faune et une flore abondante de richesse, il ne restait plus qu’a trouvé cette vieille demeure soit disant abandonné. Shanni mit pied à terre, réfléchissant sur la direction a empreinte, faire toute la forêt de long en large ne servirait à rien. Un sentier se dressait sur sa droite, autant commencer par là. Elle s’enfonça donc vers celui-ci galopant à une vitesse moyenne sous les arbres la protégeant du soleil… En grandissant, Shanni a appris à connaitre parfaitement Akame comme sa poche. Elle s’arrêta alors, quelque chose venait de lui frapper à l’ œil, un tronc d’arbre, coupé à la hache, elle était sur la bonne voie et reparti donc.

La fameuse demeure abandonnée, elle l’avait finalement trouvé plus vite que ce qu’elle avait cru, elle descendit de son cheval et le fit marché au pas en tenant fermement ses rennes : aucun bruit, ce lieux était trop calme. Des fenêtres brisées, un toit en ruine, un taudis, comment vivre la dedans sérieusement ? Elle le contourna, il n’y avait personne, aucun molosse, et la demeure était vide, même si de nombreux signe montré qu’elle était habité : un lit poussiéreux défait et chaud, et un repas préparé à la façon d’un bucheron sur la table. Elle eut un signe de dégout en sortant par ce qui semblait être une porte, en tout cas si quelqu’un habitait ici, il était parti. Elle remonta sur son cheval, et suivit le sentier derrière la demeure, surement la mènerait-il a son inconnu des Landes avec ses molosses derrières. Elle partit donc au galop, la chaleur était puissante, autant dire que ce n’était pas un paradis à vivre en été. Un aboiement sourd la fit alors s’arrêter. Il venait d’une dizaine de mètres devant elle. Shanni descendit, et enfonça son cheval sous les arbres à l’ opposé d’où venait le bruit, elle l’attaché, d’un nœud coulissant simple à défaire, il suffisait que le cheval tire brusquement dessus pour qu’il se défasse mais elle savait que si l’animal se fessait attaquer il serait sauvé. Elle attrapa ses fourreaux qu’elle accrocha à chaque côté de sa ceinture et se mit en route dans la direction d’où venait les aboiements : justement elle les trouva rapidement, un groupe de chien : elle en compta cinq gros molosse alors qu’elle approchait doucement caché dans les buissons, ils étaient allongé au sol, blessé, a se reposer en groupe là au milieu du sentier, comme sortant d’un combat. En tout cas il semblait inoffensif vu leur blessure, mais la jeune femme préféra s’éloigner dans les arbres pour éviter de se faire voir : c’était surtout leur maitre qu’elle devait trouver.

En silence elle continua sa route, à pied cette fois persuadé de trouvé quelqu’un, comme les chiens n’étaient pas bien loin. Elle entendit alors un bruit, elle s’arrêta pour mieux entendre, une voix plus exactement, faible mais proche. Elle s’approcha des bois et l’entendit mieux.

-Bandit ! C'est vous qui avait pénétré ma maison et casser la patte de mon brave Jekill ? Vous êtes couvert de morsure ! haha, personne ne cours plus vite que mes chiens !

Ils n’étaient pas seul, elle sorti ses lames et s’enfonça sous les arbres dans les buissons. Elle se glissa, aussi silencieuse que le tigre, et s’approcha le plus doucement possible de l’endroit où était situé les hommes, elle finit d’ailleurs par bien vite les trouvés alors que le vieux fou tenant une fourche se tenait au-dessus d’un homme à terre, blessé et en position de danger. Elle n’hésita plus, sortant de ses buissons d’une roulade, elle se releva dans le dos du vieil homme ses deux lames menaçant son dos.

-Si j’étais à votre place, je commencerais par délicatement relever cette fourche du cou de cette personne… Et la lancer dans ses buissons avant que mes lames vous transpercent et fassent couler votre sang. J’ai à discuter avec vous de chose importante au nom de la reine.

Le vieil homme eu alors un air surpris, mais ne fit aucun geste pour laisser partir son prisonnier, il semblerait que ses chiens soit plus important que sa vie, il trembla légèrement prit d’un doute, mais resserra fermement sa main autour de sa fourche.

-Je vis ici depuis dix ans vous m’entendez, votre reine je la connais, de la teigne qui cherche à m’expulser tout ça parce que je ne paye pas ses impots ! Et il est hors de question que je lui verse un seul de mes sous vous m’entendez ! Et encore moins que j’éprouve du respect pour elle … Vous verrez quand mes chiens vous auront déchiqueter en miette ! Je serais …

Ah les vieux, finit par se dire Shanni qui n’écouta pas la fin de son monologue ennuyant, qu’importe il l’aura voulu. Dans un cou éclair avant qu’il est pu terminer sa phrase, la jeune femme lui trancha la gorge sous les yeux de l’homme se tenant à terre blésé. Elle observa sa tête tombé et rangea sa lame dans son fourreaux dans un mot, ni même un signe de dégout.

La jeune femme observa un instant l’homme à terre qui venait d’effectuer une roulade pour éviter de se prendre le corps sans vie de ce vieux fou. Il se releva. La jeune femme avait entendu une voix familière, elle tourna la tête vers celle-ci et croisa le regard d’une autre jeune, bien plus jeune même, encore une adolescente pourtant bien proche de la reine, elle resta un instant à la fixé de son regard froid avant de lui répondre à son tour.

-Eileen.
« Je te remercie de nous avoir sorti de cette situation assez délicate, quoique je ne sais pas si tu l'aurais fait, s'il n'y avait pas eu d'intérêt pour toi. Étais-tu pour autant obligée de le tuer ? Ce n'est pas ainsi que la reine récupérera ses impôts. »

Elle ne répondit pas, elle n’avait pas à répondre, les ordres était clair. Elle resta fermement à la regarder, cette jeune tortionnaire qu’aimait tant la reine pour sa cruauté, c’était bien l’une des rares qui ne lui demandait jamais à être à sa place devant la reine. Le jeune homme observait silencieux. Un peu de sang recouvrant son visage ce qui tira un sourire sadique a Shanni lorsqu’elle tourna son regard vers lui.

-Qui êtes-vous ? Non la question serait plutôt… Elle s’adressa alors aux deux jeunes gens. Que faite-vous ici ? Et que fais-tu dans cet état Eileen. N’as-tu pas honte allons… Tu n’as même pas du savoir te défendre face à cette horde de chien j’imagine… Il faut tout d’apprendre Eileen. Elle indiqua du doigt la direction du sentier. Tes amis les chiens sont encore là-bas, tu devrais aller les saluer avant de rentrer. Il faut bien que quelqu’un s’en débarrasse non. Je t’y emmène si tu veux…

Elle avait parlé d’un ton dur et froid, bien sûr elle s’était fait comprendre, elle aurait balancé Eileen a cette meute de chien enragé avec une joie de la voir se faire déchiqueter pour la sauver au dernier moment en la traitant d’idiote. Elle tourna son regard vers le jeune homme le détaillant de la tête au pied… Il lui disait quelque chose mais elle n’arrivait plus à ce souvenir d’où elle avait vu son regard.