Là ou se croise deux âmes contraires... Ou ennemis.

Ce matin-là, Edwardian se leva au premières lueurs du soleil. Comme d'habitude. A vrai dire, il laissait ses volets ouverts uniquement pour que le soleil le sorte tôt de son sommeil. Cela lui évitait de se faire bousculer par la foule dans les couloirs et bien d'autres désagréments. Croiser Antonio, par exemple. Ah, cet exaspérant compositeur ! Comme si le chasseur ne souffrait pas assez, il fallait qu'il en rajoute... Le chasseur franchit les portes du château et se dirigea, à tout hasard, vers la mare. Il avait besoin d'être seul un moment, seul avec ses pensées.

Après avoir traversé les buissons, Edwardian se retrouva non seulement devant la mare, mais aussi... Juste en face d'Antonio. La dernière personne qu'il aurait voulu croiser. Les yeux du chasseur lançaient des éclairs, ce qui lui donnait l'air complètement dingue avec son petit sourire. Un demi-sourire qui ne s'effaçait jamais complètement de son visage. Une partie de sa conscience, la plus raisonnable, lui intimait l'ordre de se comporter plus correctement, et surtout moins méchamment, envers le compositeur. Après tout, Antonio n'était pas responsable de l'amour que lui portait Plume. De quoi était-il coupable, alors ? De rendre l'Alpha heureuse ?... Mais sa raison était surmontée par la violence de sa passion et de son amour pour Plume, qui depuis son adolescence n'avait jamais faibli. Il se résignait, voilà tout... Mais son cœur était toujours offert à la même jeune fille.

Edwardian étudia un instant le regard du compositeur assis sur un rocher au beau milieu de la mare - qui semblait n'avoir qu'une seule envie : voir le chasseur disparaître de son champ de vision - et compris que leur "haine" si on pouvait appeler ça ainsi, était réciproque. Pour une fois, dans son esprit, la raison prit le dessus sur la passion et il s'adressa correctement à Antonio. Ses yeux seuls trahissaient ses pensées.

Edwardian : Bien le bonjour, Antonio. Comment vas-tu ?