Rêverie sous la pluie | Pv Béatrice

L’orage d’une nuit d’été. La douleur remontant dans la jambe, les cris de supplication, le regard vide, une légère brume floue s’étalait peu à peu déposé sur les souvenirs de la reine d’Akame. Ses parents n’étaient plus, elle passait ses journées installées contre une fenêtre, ou à observer longuement le plafond de sa chambre, couché dans l’herbe du jardin ou tout simplement le regard perdu espérant ainsi retrouvé le calme dans son esprit. Rien n’y fait, une larme ne se brise pas facilement. Trois mois, ce fut le temps écoulé depuis que Béatrice avait décidé de la prendre sous son aile, d’accepter ce pacte, un lien avec les enfers. Mais c’était aussi le temps qu’il lui avait fallu pour retrouver une bonne condition physique, ses cicatrices s’effaçait, il ne restait plus que quelque traces. Mentalement tout était bien plus compliqué, Elwing n’était plus la jeune fille combattante qu’elle avait était à son arrivé dans ce château, une envie de haine dans son regard avait peu à peu disparu à son tour. Elle était devenu distante, prise de dépression, peu présente dans les conversations, peu à l’écoute du monde extérieur. Tout le contraire de sa vie passé. Depuis combien de temps n’avait-elle pas manie arc ou une épée ? Courir sous le chant des oiseaux dans les longues pleines d’Akame ? Le pire de tout restait encore les nuits de cauchemars passé, à se réveiller en sursaut, revoyant sans cesse son père mourir sous ses yeux par sa propre sœur. Etait-ce cela la vie d’une véritable reine ? Souffrir ainsi était-il tout simplement possible ? Béatrice était différente, un caractère changeant avec le temps, avec les saisons et avec les situations, à la fois c’était une reine douce, avec un caractère enfantin assez amusant mais elle sait aussi être dure et froide. Elwing en apprenait toujours plus à l’observer, à l’écouter et à tenter de la comprendre, mais même la vie de reine semblait ennuyante et fatiguant. Difficile de toujours devoir respecter son rang, ne jamais faire aucun dépassement, saluer les gens avec grâce et répondre à leur attente avec politesse. La vie de la jeune femme n’était pas reposante non plus à vrai dire, menée une double vie était plus difficile que ce qu’on aurait pu penser. Mais elle avait une bonne place, comme elle avait demandé à Béatrice elle était libre de vivre dans ce château à sa guise et de s’y déplacer aussi facilement que possible. Les gens ne l’interpeller jamais, on ne lui demander ni son identité, ni son rang. Elle visiter chaque jour un peu plus ce labyrinthe sans fin s’amusant souvent à se perdre dans les couloirs. C’était son unique passe-temps après tout, mais quand se remettrait-elle enfin à étudier l’art du combat ? Cette question était toujours dans sa tête, mais la dépression était élever, comment vaincre une reine éternel ? Abattu, Elwing n’osait pourtant pas le montrer à Béatrice, mais surement que la reine s’en douter à la voir à la table royal chaque soir, silencieuse, renfermé, n’osant croiser les regards des autres.

« Il ne sert à rien de pleurer les regrets d’autrefois »

Une fine pluie s’abattait a cette instant même sur les pleines d’Edelweiss, les gouttes d’eau ruisselait le long du carreau de la chambre a Elwing, de fin doigts aux gestes amples suivait leur traçait sur la fenêtre. Le regard vide de pensée, Elwing observait au plus loin les sombres nuages survolant le ciel d’Edelweiss, aucune expression lisible sur son visage. La porte de sa chambre était restée fermé depuis le début de la journée, avec ce temps que faire de toute façon. Refermer sur elle-même, les jambes séré contre son corps, Elwing était resté là une bonne parti de la journée, n’ayant même pas eu le courage de sortir manger. Ses pensées étaient ailleurs. Ses rêves aussi. Qui pouvait la ramenait a cette instant pressant ? Une larme roula sur sa joue : quelle vie horrible que la sienne… Perdu dans ses souvenirs douloureux… Elle n’entendit pas non plus la porte de sa chambre s’ouvrir doucement dans son dos.

- Béatrice : Elwing ? murmura-t-elle, Tu devrais manger un peu... Je t'ai apporté de quoi te nourrir.

Un éclair déchira le paysage au moment où la porte s’ouvrit dans un léger grincement, la jeune reine déchue plissa les yeux, de la visite … Elle tourna doucement la tête dans la direction de la porte et aperçu Béatrice un plateau à la main. La bonne odeur de nourriture ne lui fit aucun effet, l’appétit n’était pas vraiment là mais le faite que ce soit la reine elle-même qui lui apporte la fit réagir, mais son regard resta vide lorsqu’elle le déposa sur la table et s’approcha d’un pas délicat pour s’assoir sur le lit. Elwing n’eut pas besoin de lire son regard, Béatrice était tout simplement inquiète pour elle et elle s’en rendait compte bien sûr. Après tout, sans son soutien, Elwing serait surement morte quelque part au milieu de la forêt des terres neutres d’Elune a errait dans la nature. Elle se contenta de murmurer un léger « merci » sans vraiment d’enthousiasme. Elle se retourna vers la reine, assise le long du bord de la fenêtre, fixant le sol sans vouloir affronter la réalité face à elle. Il était dur d’admettre qu’elle vivait une pleine dépression, et qui lui était difficile de s’en remettre. Elle se releva, la longue tunique grise qu’elle portait était légèrement froissée : preuve qu’elle était longtemps resté le regard perdu dans le vide du paysage. Elle traversa la pièce pour attraper la simple pomme verte présente sur le plateau qui passé presque inaperçu. Elle l’observa avec un regard interrogateur, pensif et perdu, le seul regard qu’elle gardait pour l’instant. Elle soupira et retourna s’assoir pour croquer dedans a pleine dent sans un mot. Qu’est ce qui lui était passé en tête ? Tout simplement le souvenir de son fruit préféré.

-Pourquoi… Pourquoi tu t’inquiètes autant pour une jeune femme comme moi dont la vie n’est que mort et solitude. J’ai tout perdu, il ne me reste plus que la haine et celle-ci a fini par me ronger de l’intérieur… C’est horrible de voir ce que je suis devenu Béatrice, mais je ne fuirais pas… Je l’ai promis à ceux qui m’attendent là-haut.

Tout en parlant, le regard d’Elwing s’envola par la fenêtre, porté par le vent, bien sûr il était simple de comprendre à qui ses promesses s’adressaient. Le destin, une chose horrible lorsqu’il frappe à votre porte et vous signale sa présence par un coup fatal. La vengeance en est alors encore plus douloureuse car les remords et les souvenirs rongent peu à peu votre âme. C’est ce que se disait actuellement la jeune femme. Elle croisa le regard de Béatrice qui était là assise sur le lit, puis fini par repartir dans ses rêveries.