La Forêt de l'Aube RPG
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 Sergueï Tchakarov. 1048.

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AuteurMessage
Sergueï Tchakarov
Conseiller du roi / de la reine
Sergueï Tchakarov


Messages : 40
Date d'inscription : 27/10/2011

Vos Persos
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Particularité // Pouvoir :: Identifie les individus ayant de mauvaises intentions envers lui et les siens.

Sergueï Tchakarov. 1048. Empty
MessageSujet: Sergueï Tchakarov. 1048.   Sergueï Tchakarov. 1048. I_icon_minitimeJeu 27 Oct - 19:01



« SERGUEÏ- TCHAKAROV »-



    °•. Noм / preɴoм dυ perѕoɴɴαɢe : Sergueï Tchakarov.
    °•. Aɢe αυ deвυт de l'αveɴтυre : 20 ans.
    °•. Royαυмe eт rαɴɢ : Conseiller & Garde du Corps. Edelweiss.
    °•. ғorмe αɴιмαl : Lion.

    °•. lιeɴѕ ғαмιllιαυх poѕѕιвle : Père adoptif de Zero.
    °•. oвjeтѕ eɴ poѕѕeѕѕιoɴ : Un manteau de voyage doublé de fourrure. Un carnet cadenassé. Une bourse d'or.


    °•. Poυvoιr oυ pαrтιcυlαrιтe :

    L'œil gauche de Sergueï ne voit pas de la même façon qu'un globe oculaire normal. Il ne perçoit pas les couleurs et sa vision est floue. Cependant, si un quelconque individu a de mauvaises intentions envers lui ou ses alliés, qu'elles soient clairement affichées ou dissimulées, il verra sa silhouette en surbrillance. Seulement de l'œil gauche, toujours. Le jeune homme ne fait pas usage de son pouvoir en permanence, préférant masquer cet œil sous un bandeau et prétendant en avoir perdu l'usage, car lorsque il en use, ses deux visions différentes se superposent, ce qui n'est guère agréable. En effet, le monde lui apparaît comme dans un espèce de brouillard grisâtre, d'une netteté moyenne ; et, de surcroît, il finit immanquablement avec une migraine des plus douloureuses.


    « P h y s i q u e »


    °•. Appαreɴce нυмαιɴe :

    Sergueï est un jeune homme de taille moyenne, atteignant le mètre quatre-vingt trois. Svelte, il est d'une minceur incontestable. Il serait vain de chercher toute trace de graisse sur ce corps bâti tout en os et en muscles. Un corps solide. Possédant une force des plus correcte et une résistance dont les limites sont extrêmement difficiles à atteindre. De fait, Tchakarov tombe très rarement malade.

    Impossible pour le conseiller de nier ses origines nordiques. Sa peau très pâle, ses yeux bleu pastel - les deux sont identiques, celui possédant un don comme le « normal » -, ses cheveux d'un blond platine, tout chez lui l'affirme clairement. S'il s'avise de parler, son accent slave à couper au couteau - mais qui, selon certains, ne manque pas de charme - dissipe les derniers doutes que ses interlocuteurs pourraient encore avoir. On l'aura deviné, monsieur ne supporte pas vraiment le soleil. Par conséquent, il déteste l'été, ne sortant jamais en début d'après-midi, lorsque le soleil est au plus haut, et se cantonne à des lieux ombragés. Il a eu son compte de coups de soleil et d'insolation au cours de sa vie. En revanche, il ne craint guère le froid, et les hivers en la Forêt de l'Aube lui semblent doux.

    Alors qu'on s'attendrait à ce que le conseiller de la Reine soit un jeune homme de bonne famille et sans histoires de la région, le jeune Tchakarov n'est rien de cela, bien qu'il possède une prestance que tous les nobles sont loin d'avoir. Un simple coup d'œil à son avant-bras droit suffit pour s'en convaincre. Le nombre 1048 y est gravé à jamais par la brûlure. Sergueï n'a pas encore trouvé le courage de l'afficher en public. Hors du cadre privé, il la dérobe aux regards sous un bandage de tissu. Le blondinet n'ayant pas l'habitude de se déshabiller en public, il estime que personne ne connaît l'existence des multiples cicatrices qui couvrent son dos et ses épaules. D'une manière comme d'une autre, il s'en fiche. Sans pour autant les exhiber, il ne cherche pas à les cacher. Reste à savoir comment il réagirait si on l'interrogeait sur l'origine de ces marques douloureuses.

    °•. Appαreɴce αɴιмαle :

    Sous sa forme animale, Sergueï apparaît comme un lion imposant à la crinière drue et au pelage éclatant. Ses yeux conservent la même nuance bleutée que lorsque il est humain. Ses pattes épaisses et musclées se terminent par des griffes acérés qui arborent étrangement une teinte noire. Ses multiples cicatrices, tout comme son marquage au fer rouge, sont invisibles lorsqu'il se métamorphose. En effet, bien qu'ils soient toujours bien là, sa fourrure dense les rend invisibles. Le conseiller, même métamorphosé, conserve une sorte d'aura qui le rend d'autant plus impressionnant. S'il doit combattre, il choisira sans hésitation de le faire en tant que lion. Non content d'être bien plus efficace de cette façon, son rugissement a de grandes chances d'effrayer ou, au moins, de déstabiliser ses adversaires.



    « C a r a c t è r e »


    Sergueï est quelqu'un d'intelligent. D'esprit vif, il possède une faculté d'apprentissage assez formidable. Très bon stratège, il est tout à fait à sa place aux côtés de Sa Majesté. A l'origine quelqu'un de doux et gentil, il s'est endurci durant ses longues années d'emprisonnement. Il a eu mal. Terriblement. Il a souffert le martyre. Il a cultivé sa haine. Il a été brisé. Des mois durant, il s'est efforcé de reconstituer son équilibre mental. Il y est finalement parvenu, mais reste assez fragile sur certains points. Il le masque sans trop d'effort au quotidien, mais évoquer certaines zones de son existence passée serait une véritable épreuve pour lui. Comme pour beaucoup d'autres...

    Mélomane, il est passionné par un instrument en particulier : le violoncelle, dont il joue à la perfection. Il envisage d'ailleurs d'en enseigner la pratique à qui le désire. D'un naturel sérieux, il ne s'évade que par la musique ou la lecture. En fait, il est incapable de réellement s'amuser. Il est sociable, mais sans plus. La compagnie, pourquoi pas, mais à petite dose. N'ayant eu durant son enfance que la compagnie de sa sœur, il entretient de meilleurs rapports avec les filles qu'avec les individus de sexe masculin. Paradoxalement, il n'a jamais été amoureux.

    Bien qu'il le cache la plupart du temps, Sergueï est d'un naturel gentil. Un honnête gars, quelqu'un qui ne laisserai jamais son prochain dans le pétrin. Cependant, pour garder sa place à la cour, il faut parfois se garder de mettre en avant certains aspects de sa personnalité. Pour finir, le jeune homme est quelqu'un de totalement fiable. Il n'est pas difficile pour lui de savoir s'il peut accorder sans risque sa confiance à quelqu'un. Pour cela, il lui suffit simplement d'ouvrir l'œil...


    « H i s t o i r e »


    Le soleil venait de se coucher, plongeant les rues de la Grand'Ville dans le noir, lorsque une sage-femme fut appelée en urgence au manoir des Tchakarov. La lune était haute lorsque naquit enfin Sergueï, deuxième enfant et unique fils de la famille Tchakarov. Seul fils de la famille impériale. A peine né, et déjà promis au trône. Déjà prince.

    Sergueï ne grandit pas comme n'importe quel enfant. Unique héritier masculin de la famille impériale, il baigna durant son enfance dans un luxe que très peu connaissent au cours de leur vie. Mets raffinés étaient présents à chaque repas ; lui et sa sœur Ana, d'un an son aînée, pouvaient se vêtir des étoffes les plus riches... La liste était longue, et il serait inutile de la détailler entièrement ici. Toujours est-il que cette existence des plus aisée, couplée à une éducation certes stricte mais ayant pour but de faire du garçon le digne successeur de l'empereur, fit de cet enfant un jeune homme très apprécié, de bonne compagnie et aux multiples qualités. Il apprit le violoncelle, qu'il maîtrisa rapidement à la perfection. On lui enseigna le piano. A l'âge de douze ans, Sergueï parlait couramment les trois langues en usage sous l'Empire de son père et comprenait celles des pays voisins.

    Il avait atteint ses quatorze ans lorsque son père commença à lui parler politique et stratagèmes. A cette époque, les relations avec le peuple étaient plus que tendues. Une guerre durait depuis deux ans déjà sur le front Est de l'Empire et nul ne savait quand elle finirait. L'empereur enseigna à son fils ce qu'il considérait comme la meilleure manière de gouverner, comment réprimer les révoltes, comment mener une propagande efficace et surtout, comment faire croire que tout allait bien. L'adolescent se permit un jour d'émettre l'idée que faire la paix, conclure des accords serait une solution plus simple et surtout moins malhonnête. Il reçut une volée de gifles magistrales qui lui arrachèrent des larmes pour la première fois de sa courte existence. Après quoi, il écouta les longs monologues de son paternels sans un mot, hochant simplement la tête en signe d'acquiescement quand il le fallait. Horrifié, il se rendit bientôt compte que, loin du dirigeant parfait qu'il imaginait étant enfant, son père n'était qu'un simple dictateur. Pire encore, sa sœur et sa mère approuvaient son comportement en tant que dirigeant. Le jeune Tchakarov essaya de raisonner Ana mais n'eut droit en retour qu'à des regards soupçonneux. Il se réfugia alors dans la lecture et tenta d'ignorer la famine au-dehors, les crève-la-faim qui venaient hurler des injures devant les murs du manoir, d'ignorer les grondements sourds d'un peuple soumis à la répression. Ce qui devait arriver arriva pourtant.

    On croyait les domestiques sûrs. On n'aurait jamais cru qu'un jour, ils s'uniraient et menaceraient leurs propres maîtres. C'est pourtant ce qu'ils firent, armés de couteaux de cuisine. Pris par surprise, l'empereur eut la gorge tranchée sans plus de formalités. Les deux femmes de la famille furent attachées et jetées à la cave sans qu'elles opposent trop de résistance tant elles étaient sous le choc. Le cuisinier tenta de maîtriser un Sergueï déchaîné, se débattant comme un beau diable, essayant vainement de convaincre le gros homme qu'il défendait la cause du peuple. Il fut assommé d'un coup de casserole en fonte et s'écroula sans émettre un son.

    Il reprit ses esprits à plat ventre sur un sol de bois, secoué dans tous les sens, ligoté si solidement qu'il ne pouvait que remuer les doigts. Sa joue gauche étant en feu, il comprit qu'on venait de lui asséner une gifle monumentale. D'une voie enrouée, il essaya vainement d'obtenir des renseignements sur sa situation. Où était-il ? Où allait-il ? Dans une calèche, à en croire le martèlement des sabots qui résonnaient tout près. L'homme qui siégeait près de lui - et venait de le sortir de son inconscience avec une douceur rare - était... Gris ? Flou ? Le jeune homme ferma les yeux. Il avait du recevoir un sacré choc. Il rouvrit les paupières. Les referma. Foutu mal de crâne...

    « Descends, ordure. »

    Un coup de pied l'envoya choir à bas de la charrette. Étendu les bras en croix, il réalisa qu'il n'était plus attaché, et se releva maladroitement. Le monde était toujours grisâtre et flou. Il gémit faiblement. Son pseudo-gardien lui envoya en réponse un coup de point sur l'orbite droite.

    « La ferme. »

    Une main plaquée sur son œil douloureux, Sergueï fixa son agresseur. Les contours de sa silhouette brillaient, mais le monde était trouble et avait perdu ses couleurs. Littéralement abasourdi, il resta un instant les bras ballants. Sa vision se colora quelque peu et reprit sa netteté. L'homme ne brillait plus. D'instinct, Tchakarov masqua son œil gauche. Sa vision redevint excellente, colorée et nette. Il bredouilla une phrase incompréhensible. L'homme grogna et le poussa en avant. Devant eux se dressaient de hauts murs de pierre. De l'intérieur de l'enceinte montait une fumée noire. Plus tard, en passant la lourde porte de fer, le jeune homme reconnut l'endroit où il se trouvait. Bien que n'y étant jamais allé, on lui en avait suffisamment parlé pour qu'il l'identifie sans risque de confusion. Un camp de travaux forcés. Là où échouaient la crème du banditisme slave. Il grimaça. La fumée ne pouvait être que celle du four crématoire.

    On l'introduit dans une petite salle de pierre brute. Son « gardien » le menotta à une chaise métallique avant de s'emparer d'une tenaille aux mâchoires émoussés d'entre lesquelles dépassait un objet brillant.

    « Serre les dents, gamin. »

    Et on appliqua sur son avant bras un métal en fusion. La douleur, horrible, lui arracha un hurlement déchirant.

    « Ho, la ferme, hé ! »

    L'individu, d'une simple pression des doigts sur son cou, l'envoya rejoindre à nouveau les ténèbres de l'inconscience. Tant mieux... Ça faisait moins mal...

    « Hé. Debout. DEBOUT !!! »

    On le secouait par l'épaule.
    De quoi ? Se lever ?

    Non.
    Cela n'en valait sûrement pas la peine.

    « Bordel, c'est bien la peine de vouloir t'aider, hein... »

    Sergueï se redressa. Cligna des yeux devant la créature émaciée, enchaînée qui se trouvait devant lui. Il se remit avec précaution sur ses pieds dans un concerts de cliquètements. Menottes aux poings, menottes aux chevilles.

    « Heu... Vous êtes ? »

    « 512. »

    Le ton était sans appel.

    « C'est pas un nom... »

    La voix de l'autre vira à l'aigu.

    « Bien sûr que c'est pas un nom ! Mais ici t'es personne mon gars, t'entends ?! T'es rien qu'un numéro. Ouais, c'est ça, UN NUMERO !!! »

    L'individu se tut pour reprendre son souffle, se calma peu à peu. Le prince déchu en profita pour le détailler rapidement. Un homme. Visiblement très mal nourri - s'il l'était -, arborant une barbe de plusieurs semaines, sale, aux vêtements en loques, aux grands yeux sombres qui mangeaient la moitié de son visage creusé. A faire peur. Un peu cinglé sur les bords, visiblement.

    « Mais... Pourquoi 512 ? »

    « Ton bras gauche. »

    Le blondinet baissa les yeux. Là on il avait été brûlé, le fer avait laissé une marque on ne peut plus lisible.

    « 1048... » murmura-t-il.

    « Enchanté. J'suis sensé t'expliquer comment ça marche ici. Ça va pas être long. Tu la fermes, tu cherches à bouffer quand tu peux , c'est à dire pas souvent, tu te fais pas d'amis - c'est moins dur quand ils crèvent - et tu casses des cailloux. Allez, salut. »

    « De... Je... QUOI ? Mais... Mais attendez ! »

    « Non. »

    « Oh putain. »

    Et, sans même comprendre pourquoi, il fondit en larmes silencieuses, à genoux dans la terre battue. Après tous ces évènements, il n'était pas si étonnant qu'il finisse par craquer... En à peine une journée, il venait de voir son père se faire assassiner, sa mère ainsi que sa sœur abandonnées à la cave et impossible de savoir si on les en sortirait, il s'était fait assommé, enlevé, marqué au fer rouge... Et finalement, c'était lui le plus chanceux de la famille. C'était lui qui avait le plus de chances de survivre. Et il DEVAIT survivre. Oh, oui, et il se vengerait.

    Cette idée tarit définitivement ses larmes. Lentement, il se releva. Avoir à nouveau un objectif lui avait rendu des forces. Il ne savait pas encore que c'était ce qui allait l'aider à tenir durant sa longue, longue période de détention. Comme un zombie, il marcha dans la même direction que les autres hommes qui passaient près de lui sans lui accorder un regard. Comme à eux, on lui remit un marteau. Et comme les autres, il passa la journée à réduire des rochers en miettes.

    Ainsi débuta la vie de bagnard du jeune homme. Il avait quinze ans. A compter de cette matinée, les jours défilèrent, inlassablement, toujours les mêmes. Sergueï, qui n'avait jamais souffert de la faim, appris à rester l'estomac vide durant plusieurs jours. Il n'avais jamais eu à s'adonner à des exercices demandant des efforts intenses, il s'habitua à manier le marteau. Il connut les châtiments corporels. Il vit les fourneaux tourner nuit et jour dans le bâtiment du four crématoire. En bref, il connut la vie d'un condamné à perpétuité. Et ce, sous la même surveillance que les autres, sans que son statut de prince influe sur quoi que ce soit. On croyait sans doute s'être débarrassé de lui. Cette idée entretenait en lui la flamme d'une haine farouche. Une haine contre ceux qui l'avaient jeté là. Contre ses anciens domestiques. Mais en même temps... Il les comprenait. Un peu. On avait sûrement pansé qu'il marcherait sur les traces de son père, une fois nommé dirigeant. Ce n'était pas le cas. Mais comment auraient-ils pu savoir ?...

    Au bout de six mois, Sergueï avait la même apparence que l'homme qui l'avait réveillé le premier jour. Émacié, le ventre creux, les muscles parfaitement dessinés, sale, affaibli. Les affrontements pour la nourriture étaient monnaie courante, des clans se formaient parfois, éphémères. Pour vivre assez longtemps, mieux valait passer au-dessus de tout ça - ce qui n'était pas simple - ou maîtriser la lutte au corps à corps.

    Au bout d'un an, le jeune homme commençait à perdre à la fois l'espoir et la raison. Travaillant tel un automate, seule l'obsession de la nourriture parvenait à lui faire conserver une sorte de pensée, disons, à peu près construite.

    Trois ans plus tard, il était toujours vivant. Brisé, mais vivant. Survivre aussi longtemps au bagne était chose rare. Mais le jeune homme faisait preuve d'une endurance considérable. Il avait beau être famélique, les os saillants à faire peur, la peau disparaissant sous une épaisse couche de poussière, il résistait. Il se disait parfois que, sous sa forme de lion, il y aurait longtemps qu'il en aurait fini avec tout cela. Malheureusement, les prisonniers s'étaient tous vus affublés d'une entrave métallique autour de la poitrine, ce qui empêchait toute métamorphose imposante. Alors, Sergueï tenait bon. Au milieu de cet enfer, de la fumée suffocante qui, sortant des fours crématoires, s'abattait parfois sur le camp. Sans savoir qu'un jour, ces fournaises avaleuses de cadavres seraient l'instrument de sa délivrance.

    Effectivement, un jour vint où un incendie se déclara dans le camp. Cela causa une panique sans précédent, une véritable débandade. Les constructions étant essentiellement constituées de pierre et de bois, l'affolement était des plus compréhensibles. De plus, aucun point d'eau ne se trouvait à proximité. Les gardiens fuyaient les flammes, les bagnards fuyaient des gardiens qui ne pensaient même pas à les poursuivre. Seulement, on ne s'échappait pas d'un endroit pareil. Les murailles devaient bien mesurer deux mètres dans leur épaisseur, et vingt dans la hauteur. Les épaisses portes de fer furent ouvertes. Et toute une marée humaine s'engouffra au-dehors, les flammèches restant confinées dans l'enceinte des hautes murailles. Tandis que certains prisonniers, trop faibles pour prendre le large, trop fous pour seulement y songer, restaient là, pantelants, gémissant, à regarder le camp se consumer, d'autres hurlaient, rattrapés par les flammèches, agonisants dans les flammes. Sergueï, lui, ne réfléchit même pas. Il fila, marchant droit devant lui, sans que nul ne lui prêta attention. Quelques centaines de mètres plus loin, il rejoint le couvert des arbres. Là, il s'arrêta un instant, plié par une violente quinte de toux. La fumée lui avait brûlé la gorge. Puis il reprit sa fuite, allant là où son instinct le lui dictait, la liberté qui s'offrait à lui le poussant en avant. Marchant toujours. Il ne fallait pas non plus rêver, personne à sa place n'aurait été en état de courir...

    Une question, évidente, s'imposa rapidement à lui : Vers où aller ? Et surtout, où ne pas aller ? Il n'en avait strictement aucune idée. Le camp était perdu loin de tout, pas une habitation en vue. Rien que du blanc, du blanc étincelant, une neige éclatante qui brûlait les yeux. Alors, Sergeueï marcha au hasard, restant le plus souvent possible au couvert des arbres. Il avait si faim qu'il finit par se nourrir de l'écorce des sapins - et décréta qu'au fond, ce n'était pas si mauvais. Il dormait blotti entre les rochers, ne s'arrêtant que lorsque ses jambes flanchaient. Il se réveillait chaque fois les lèvres bleuies par le froid, les cheveux comme saupoudrés de flocons. Le jeune homme n'était pas évadé depuis une semaine que la maladie, violente, s'empara de lui. Il fut pris de fièvre, d'hallucinations, d'interminables quintes de toux lui déchiraient la gorge et le laissaient haletant, complètement épuisé. Le désespoir profita de sa faiblesse pour le rattraper, et Sergueï finit par se laisser tomber au pied d'un énorme résineux. Il se roula en boule et ne bougea plus.

    Des pas.
    Grinçants.
    Crissants dans la neige poudreuse.

    « Euh... P'pa, c'est quoi ça ? »

    « Que veux-tu que j'en... Hé, c'est... Quelqu'un, non ? Va voir ça, fiston. »

    Sergueï tenta d'entrouvrir ses paupières collées par le givre. Rêvait-il ?

    « P'pa ! Viens, dépêche ! »

    Le gamin s'était approché. D'autres pas suivirent, plus pesants.

    « Par l'Enfer, qu'est-ce qu'il fiche là ? Euh... Hé ! Vous... Vous nous entendez ? »

    « Tu crois qu'il s'est perdu ? »

    Une main balayait son flanc pour le débarrasser de la neige. L'homme poussa un grognement.

    « J'en sais rien. Je sais pas d'où il sort, mais l'est pas en bonne forme. Eh, mon gars, t'es toujours en vie ? »

    Les rouages de la réflexion semblèrent se remettre en branle sous le crâne de l'évadé. Cette situation était bien réelle. Il tenait là une chance de salut, peu importait ce que les inconnus comptaient faire de lui mais ils comptaient bien faire quelque chose, et c'était tout ce qui comptait. Sergueï mit à profit tout ce qui lui restait d''espoir et de volonté pour, dans un suprême effort, écarter ses lèvres glacées l'une de l'autre. Il exhala un léger souffle en même temps qu'un vague filet de buée, et un seul et unique mot fut prononcé par une voix rauque, une voix qui n'était plus vraiment la sienne.

    « Oui. »

    L'ex-forçat retomba dans une parfaite immobilité avec le sentiment d'avoir accompli quelque chose d'épuisant. Il entendit vaguement les deux individus échanger quelques paroles sans toutefois être capable d'en comprendre le sens, puis il se sentit soulevé de terre et perdit tout repère. Sans doute finit-il même par glisser vers l'inconscience, comme on s'enfonce peu à peu vers un sommeil sans rêves.

    Il s'éveilla au bout d'un temps qu'il fut incapable de déterminer - mais qui s'avéra être une demi-journée. Il faisait chaud. Il faisait jour. Et il se sentait... Eh bien, toujours mal, mais il y avait du mieux. Sergueï papillonna des yeux un instant avant de les ouvrir complètement. Et de recevoir un nouveau choc. Le monde lui semblait étrangement terne, comme décoloré. De plus, il était... Moins net. Indéniablement. Le jeune homme crut d'abord avoir perdu deux dixièmes de vision par un moyen quelconque, puis une intuition soudaine lui fit faire le rapprochement avec le jour de son arrivée au camp. C'était loin... Mais clair comme de l'eau de roche dans ses souvenirs. Avec précaution, il plaqua une main sur son œil gauche. Sa vision redevint parfaite. Il la posa sur son œil droit. Sa vue se troubla à nouveau, avec plus d'intensité cette fois. Quand aux couleurs, autant dire qu'elles avaient disparu, ne laissant qu'un univers en nuances de gris.

    Il fut rejoint, quelques minutes après son « réveil » par une jeune femme, une blondinette de petite taille. Elle prétendit être médecin et n'avoir aucune question à poser - son métier, c'était de sauver des vies, ensuite, le reste n'était que bagatelles. Aucune question, mis à part...

    « Vous avez un tatouage sur le bras. 1048. Je peux savoir d'où ça vient ? »

    Sergueï, ayant retrouvé à peu près toutes ses facultés - même déstabilisé par l'étrange évolution de sa vue -, n'eut pas grand mal à se rendre compte, à l’expression de la demoiselle, que sa question n'était que purement rhétorique. Elle savait. Après un soupir, elle reprit en fixant son patient que cela n'avait aucune importance, du moins le temps de sa convalescence. Sans plus prononcer un mot, elle entoura prestement l'avant-bras tatoué de l'ancien détenu par un bandage de lin, avant de repartir comme elle était venue, avec rapidité et prestance, laissant un jeune homme abasourdi allongé sur le lit de bois. Sergueï s'assit lentement avec une grimace, et constata - enfin - qu'il était vêtu de manière très légère. De surcroît, il doutait fortement que le sous-vêtement lui appartienne. Il n'en éprouva qu'une vague gêne. Après tout, il en avait vu d'autres, et un médecin était un médecin. Rien ne lui prouvait que c'était effectivement la profession de la jeune femme, mais il n'avait aucune raison d'en douter, si ? Cette dernière rouvrit d'ailleurs la porte en coup de vent. Elle marqua un temps d'arrêt en le voyant assis, puis le fixa songeusement.

    « Vous récupérez vite. Comment vous sentez-vous ? »

    Le jeune homme hésita quelques secondes puis se décida à parler de son œil. Son interlocutrice finit par lui déclarer que rien sur le plan médical ne pouvait expliquer ça sachant qu'il n'avait pas reçu de blessure oculaire. Mais qu'on pouvait sans doute l'expliquer autrement... Certains individus développaient d'étranges pouvoirs et, bien qu'en général on les observe dès la petite enfance, il arrivait que certains obtiennent le leur suite à un évènement important au cours de leur vie. En clair, que ce qu'elle pouvait faire de mieux, c'était de mettre un bandeau sur l’œil déficient, ce qu'elle fit sans attendre, au grand soulagement de l'évadé.

    Sergueï resta silencieux. Un pouvoir ?... En admettant que ce soit cela, à quoi pouvait-il bien servir ? Le médecin ne trouvait visiblement rien d'autre à dire, car le silence s'étira durant de longues minutes. Au final, ce fut la jeune femme qui le rompit.

    « Ainsi, sachez que je possède un de ces pouvoirs. Personne ne peut se trouver en ma présence sans que je connaisse son nom. »

    Une pointe de panique s'insinua dans l'esprit du jeune homme. Il sentit son pouls s'accélérer.

    « Je sais qui vous êtes, Sergueï Tchakarov. Et je sais d'où vous venez. Tant que vous ne serez pas totalement rétabli, je vous traiterais comme n'importe lequel de mes patients, mais après cela, je vous chasserais. Il ne me viendrait pas à l'idée de vous donner la mort, mais je ne veux pas de vous sous mon toit. »

    Et ainsi, la jeune femme, sans jamais faire part de son identité à Sergueï, prodigua les soins nécessaires au rétablissement du prince déchu. Deux semaines suffirent à éradiquer totalement la toux violente du jeune homme. Ses blessures se refermaient de façon tout à fait correcte, mais la jeune femme le maintint enfermé durant deux autres semaines encore. Elle prétendait que sa maigreur faisait tellement pitié à voir qu'on se demandait comment il pouvait encore tenir debout. Après quoi, il fut littéralement mis à la porte, avec pour armes et bagages simplement les vêtements chauds que le médecin lui avait généreusement offerts.

    « Pas la peine que je me tue à vous soigner si c'est pour que vous mourriez de froid trois jours après ! »

    Sergueï avait bien compris que l'Empire - enfin, ce n'était même plus un empire, depuis l'assassinat de son père cela ressemblait plus à un royaume anarchique - ne voulait plus de sa présence. Et en fin de compte, il se faisait un plaisir de partir. Il s'imaginait laisser derrière lui certains souvenirs... Qui, au final, se révélèrent beaucoup plus tenaces que le jeune homme l'avait espéré.

    Mais telle était la situation. A dix-neuf ans à peine, il avait déjà sans doute perdu toute sa famille - du moins celle qu'il avait connue -, enduré quatre ans de bagne, et se retrouvait avec autant de ports d'attaches qu'un simple vagabond. Un sourire ironique naquit sur son visage. A quoi bon naître prince si c'était pour en arriver là...

    Et, puisque c'était une direction facile à suivre grâce au soleil, il mit le cap plein sud. Sans même savoir où son périple le mènerait.

    Il erra ainsi durant presque une année. Tant qu'il resta en territoire connu, c'est à dire qu'il était capable de citer le nom du pays dans lequel il se trouvait, et baragouinait plus ou moins le dialecte local, il ne connut pas de souci particulier. Il fréquentait les auberges, travaillant quelques jours pour payer la location d'une chambre - et, accessoirement, se privant de repas par manque de moyens. Après avoir passé deux ou trois jours en un même endroit, il repartait. Toujours plein sud, Sergueï. Toujours plein sud. Sans jamais se présenter autrement que sous une fausse identité.

    Lorsque il passa les frontières de la Forêt de l'Aube, il avait déjà plus de six mois d'errance derrière lui. Il ne savait bien évidemment pas où il se trouvait, mais il apprit plus tard qu'il était arrivé par l'est, et traînait ses guêtre le long de la frontière entre Eden et Edelweiss. Avec son allure de rôdeur, émacié, ses cheveux longs, emmêles et noués en catogan, ses vieilles fripes usées et son bandeau sur l’œil gauche, autant dire qu'il n'inspirait que très peu confiance. Les regards qu'il attirait ne lui donnaient qu'une envie : mettre les voiles et décamper.

    Marchant au gré du hasard parmi ces terres inconnues, où l'on parlait un langage dont il ne savait que bredouiller quelques mots, Sergueï fut à nouveau la cible de Dame Malchance qui, au cours de sa brève existence, semblait l'avoir particulièrement affectionné. Effectivement, le jeune homme arpentait le territoire d'Edelweiss depuis une demi-heure à peine qu'il tomba au beau milieu d'une embuscade. Sans comprendre le pourquoi du comment, il se retrouva à défendre chèrement sa peau tandis qu'une masse d'individus en pseudo-uniforme se battaient sans avoir seulement conscience qu'un civil faisait les frais de leur intervention. Sergueï, totalement affolé, repoussais tant bien que mal ses agresseurs à l'aide de son couteau de chasse - seule arme qu'il possédait - mais que valait cette piètre lame face aux épées de ses adversaires ?

    L’expérience lui révéla la réponse : pas grand chose. Le prince déchu écopa de plusieurs entailles au flanc droit, une lame lui frôla le crâne à hauteur des orbites, ouvrant une fine estafilade après avoir déchiré le bandeau de Sergueï. Le tissu tomba à terre et l’œil dégénéré fut révélé au grand jour. Le jeune homme resta figé durant quelques secondes, le temps nécessaire pour qu'il s'adapte à cette vue... Différente.

    Le temps nécessaire à un énorme gourdin pour s’écraser sur son avant-bras, provoquant une explosion de douleur au niveau de son poignet tandis que les os de ce dernier craquaient de manière inquiétante. Sous la violence du choc, Sergueï laissa tomber son couteau - enfer -, se retourna et - damnation - se retrouva soudainement face à un homme dont la corpulence était tout sauf effrayante mais dont le magnifique fléau, hérissé de pointes épaisses et accessoirement couvert de sang, incitait curieusement à la fuite. Pour couronner le tout, de cet individu émanait une aura brillante - comme tous ses agresseurs, mais cela, il n'eut pas le loisir de s'en apercevoir. L'homme fit tournoyer son arme, et Sergueï plongea. Il n'évita le coup mortel que de justesse - il avait senti le déplacement d'air - et roula au sol le plus loin qu'il put. Il tenta de ramper plus ou moins à l'aveuglette vers ce qu'il espérait comme l'extérieur de ce champ de bataille, se raccrochant à la vie. J'ai pas encore vingt ans et je ne veux pas mourir ! Comme il l'avait toujours fait.

    Des évènements qui suivirent ne restèrent dans son esprit que de vagues bribes de souvenirs. Dans la panique qui s'était emparée de lui, Sergueï tentait vainement de prendre sa forme de lion. Les armées commençaient à se disperser. Il était violemment bousculé, poussa un cri de douleur en atterrissant à plat ventre sur son poignet blessé - et, de manière plus géographique, sur un tas de cadavres - avant de s'allonger près de ces corps sans vie. Immobile, inanimé. Respirant le plus discrètement qu'il soit humainement possible. Il ne se releva que lorsque le terrain ait été complètement déserté. Il s'assit, abasourdi, et il resta seul. Seul avec les morts.

    La première patrouille à débarquer sur place fut celle d'Edelweiss. Une fois les blessés relevés ou évacués, l'attention générale se reporta sur ce jeune homme étrange qui regardait autour de lui d'un oeil perplexe, ne réagissait à aucune parole que l'on pouvait prononcer, et semblait pour le moins... Perdu. Et épuisé. Car c'était le cas. Sergueï s'approcha de la troupe et tenta d'établir une quelconque communication, le peuple d'Edelweiss ne le comprenant pas, lui ne comprenant pas le peuple d'Edelweiss. Ainsi, le dialogue qui suit ne ressembla à rien pour aucun des intéressés.

    « Excusez-moi... Qui êtes-vous ? »
    « Vous avez de la chance de tenir encore debout, dans votre état. D'où venez-vous ? »
    « Je... Je ne comprends pas. »
    « Qu'est-ce que tu dis, mon gars ? »
    « Je... Je suis désolé. »
    « Mais d'où est-ce qu'il sort, celui-là ? Quelqu'un comprend c'qu'y dit ? »
    « S'il vous plaît... Pouvez-vous m'aider ? »
    « Au moins, t'es pas d'Akame. Euh... Toi venir avec nous. Compris ? Faut soigner toi. »

    Exaspéré, celui qui semblait être le meneur de l'escouade désigna successivement le flanc de Sergueï, puis son bras. Le vagabond fit alors deux observations qui ne le rassurèrent guère : premièrement, il saignait bien trop abondamment à son goût, deuxièmement, son poignet formait un angle bizarre. Il leva un regard las sur ses interlocuteurs. Il fut emmené sans aucune forme de résistance, sans une parole, sans une plainte, sans tentative de contact. Vide.

    « Parle nous de toi ! »


      °•. Toɴ peтιт ɴoм / pѕeυdo : Edwardian.
      °•. Pαrтαɢe ɴoυѕ тoɴ αɢe : Bicentenaire.
      °•. Coммeɴт тroυvez-voυѕ ce ғorυм ? : J'ai l'impression de radoter.
      °•. Poυrqυoι voυѕ eтeѕ-voυѕ ιɴѕcrιт ? : Pour Rp.
      °•. Deѕ reмαrqυeѕ poυr l'αмelιorer ? : Niu ~
      °•. Eѕт-ce voтre preмιer ғorυм de rpɢ ? : Plus maintenant !
      °•. тroυve ɴoυѕ leѕ 3 codeѕ ! : [OkayByEdwi]


    delιre ɢαrαɴтι αмυѕez-voυѕ вιeɴ !



Dernière édition par Sergueï Tchakarov le Ven 4 Nov - 20:02, édité 8 fois
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Particularité // Pouvoir :: Identifie les individus ayant de mauvaises intentions envers lui et les siens.

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MessageSujet: Re: Sergueï Tchakarov. 1048.   Sergueï Tchakarov. 1048. I_icon_minitimeDim 30 Oct - 13:04

Up. Voilà la signature. Plus qu'à finir l'Histoire, désolé pour l'attente. Neutral
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MessageSujet: Re: Sergueï Tchakarov. 1048.   Sergueï Tchakarov. 1048. I_icon_minitimeDim 30 Oct - 17:58

Bienvenue !
j'adore ton histoire Very Happy
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MessageSujet: Re: Sergueï Tchakarov. 1048.   Sergueï Tchakarov. 1048. I_icon_minitime

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